Histoire de Gouy

Gouy les Groseillers est un village rural très ancien puisque des sarcophages antiques y ont été retrouvés sur la voie romaine, dite chaussée Brunehaut, reliant Amiens à Beauvais via Cormeilles et qui traverse le village.

La première trace écrite du nom remonte à 1034 dans le cartulaire du chapitre d’Amiens citant la cure du village qui s’appelait alors Gaudiacum.

Ce nom vient de l’association du nom d’un chrétien latin « Gaudius » et du suffixe de propriété « acum ». Il s’avère donc que déjà à l’époque romaine, le village qui devait être la propriété du sieur Gaudius (gaudius signifiant joie) était un lieu paisible et riant dans lequel il faisait bon vivre.

Le nom a dérivé ensuite en Joviacum (faisant référence à Jovi pour le dieu Jupiter), puis Joïacum puis Gouy ou Goy pour sa forme normano-picarde ou Jouy ou Joui pour le reste de la France.

En 1042, la seigneurie et le patronage de la cure furent donnés par les comtes Thibaut et Étienne de Champagne au chapitre d'Amiens. Malgré son petit territoire, c'était l'une des plus riches seigneuries du diocèse ce qui explique que l’abbaye de Saint-Fuscien au sud d’Amiens, fondée par la reine Frédégonde, ait tout fait pour en percevoir les dîmes…

Déjà à cette époque la répartition des impôts locaux et les découpages administratifs relevaient plus de questions politiques que de raisons géographiques. En effet l’église de Bonneuil les Eaux, à moins de 3 km de Gouy les Groseillers, dépendait du diocèse de Beauvais.

Vers 1202, Hugues de Wavignies , chevalier, légua à l'abbaye de Froidmont, située à côté de Hermes soit une vingtaine de kilomètres au sud est de Beauvais et environ 40 km du village, le bois de Groselier pour être défriché, ce que les moines exécutèrent en 1224 et 1246.

En 1630, un prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Germer-de-Fly est mentionné sur le territoire du village, soit à près de 60 km de l’abbaye située à 30 km à l’ouest de Beauvais !!

D’après les anciens du village le rajout « les Groseillers » après Gouy viendrait du fait que les nombreuses parcelles agricoles, et qui ont disparues en partie lors du remembrement des années 1960-1970, étaient séparées entre elles par des groseillers dont les fruits alimentaient en partie les animaux des nombreuses fermes présentes sur le territoire de la commune. C’est d’ailleurs le nom que prend la commune lorsqu’elle est constituée officiellement en 1793, an II de la Révolution française.

De 1825 à 1835, la commune fut rattachée à Bonneuil-les-Eaux avant de recouvrer son autonomie par une ordonnance du roi Louis Philippe datée du 26 avril 1835 rétablissant la commune comme elle existait en 1825 en « rapportant  les dispositions de l’ordonnance du 5 octobre 1825 ayant prononcé la suppression de la commune de Gouy-les-Groseillers ». A la même époque, 5 autres communes de l’Oise connaissent le même aller et retour, première expérience malheureuse de la constitution des communes nouvelles d’aujourd’hui ?

En 1900 il est noté la présence d’un café à Gouy démontrant la présence d’une population plus nombreuse que maintenant car proche de la centaine.

En 1930, le préfet décide de rouvrir l'école communale, fermée depuis un quart de siècle. Le journal Paris-Soir qui communique l'information mentionne que « le nombre des élèves ne doit pas être très élevé car Gouy-les-Groseillers est la plus petite école de tout le département. Elle compte 32 habitants et 12 électeurs».
L’école est maintenant fermée, les enfants de la commune étant scolarisés à Bonneuil les Eaux. Dans le bâtiment se trouve aujourd’hui la mairie et le gîte communal générateurs de moins de bruit que les voix d’enfants pendant les récréations …

Pendant la 2ème guerre mondiale les troupes allemandes occupent très brièvement le village en s’y arrêtant pour se restaurer, certaines personnes, enfant à l’époque, se souvenant encore d’avoir eu la peur de leur vie en ouvrant la porte de leur maison à des soldats allemands qui tendaient leurs casques remplis d’œufs et qui demandaient si ils pouvaient avoir une omelette.

Par contre en septembre 1944, le village est bombardé par l’aviation alliée et une bombe s’écrase dans la rue principale, soufflant la toiture d’une des fermes bordant la rue.

Depuis la vie s’écoule plus calmement, la mise en service de la salle des fêtes construite en 2012 amenant de l’animation les week-ends du printemps et de l’été ainsi que le 3ème samedi de décembre où chaque année la commune organise son repas de noël en invitant, outre les habitants du village, les anciens maires et tous les artisans intervenus pendant l’année sur la commune.